Bonjour.
Comme chaque mois, retrouvez PassTech, la newsletter sur les récentes évolutions du marché des startups pour les acteurs français de l’assurance et de la santé.
Bonne lecture.
💹🤖 L’IA générative au top …
1.000Md$, c’est le niveau de capitalisation boursière qu’a franchi ce mois-ci Nvidia, le fabriquant de processeurs graphiques, rejoignant ainsi le club très fermé des entreprises ayant dépassé ce seuil mythique comme Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet et Saudi Aramco avant lui. Ce record boursier s’explique par l’engouement du marché pour intelligence artificielle générative, qui n’a fait que s’amplifier depuis plusieurs mois et pour lesquelles Nvidia fourni les pelles et les pioches, c’est-à-dire la puissance de calcul. En effet, depuis l’avènement du phénomène ChatGPT, l’IA générative (GenAI) est vue comme le nouvel Eldorado : les géants de la tech se lancent dans la course et la moindre start-up essaie d’en caser un cas d’usage dans son dernier pitch.
🗃️ 🧨 … mais sujette à des interrogations règlementaires
Mais cette technologie se heurte d’ores et déjà à ses premières limites, en premier lieu le respect de la règlementation en termes de protection des données. En avril, Open AI avait subi, pendant quelques semaines, un premier bannissement de son service ChatGPT en Italie. Bien que rétabli depuis, rien ne permet d’affirmer que ce service soit bien conforme au RGPD et ne fasse pas l’objet de nouvelles restrictions par la suite, d’une part du fait de l’usage potentielle de données personnelles lors de la construction du grand modèle de langage (GPT4) dont le service est issu, d’autre part parce que les données des invites utilisées pour interroger l’algorithme (“prompts”) sont également réutilisées par défaut pour améliorer le modèle (point pouvant être corrigé depuis l’épisode italien).
Ce sujet de l’exploitation des données personnelles (ou encore des données protégées par un copyright) par une IA est central. L’UE travaille sur ce sujet depuis 2 ans et devrait sortir dans quelques semaines un texte de référence : l’AI Act. La sortie prochaine de ce texte est d’ailleurs suffisamment structurante pour avoir dissuadé Google de sortir en Europe son propre service de chat GenAI : Bard, alors qu’il est disponible depuis 1 mois dans 180 pays. Dans un autre contexte, Adobe a, de son côté, pris le partie de sortir son service de génération d’image Firefly mais en garantissant la prise en charge des frais juridique en cas d’attaque en justice pour violation du droit d’auteur.
🛡️🗃️ De nouveaux modèles pour demain
Etablir une relation de confiance avec ces nouvelles technologies ne sera visiblement pas immédiat. C’est pourquoi, malgré les milliards déjà engloutis par OpenAI et consorts, de nouveaux acteurs continuent de se lancer pour bâtir une seconde génération de grands modèles de langage (LLM) capables de répondre également à ces défis de protection des données et de fiabilité, ainsi qu’à des besoins plus pointus d’expertise sectorielle. Par exemple, on peut noter les annonces, ce mois-ci, des américains d’Hippocratic AI qui ont bouclé une levée de fonds de 50M$ pour initier un LLM spécialisé dans la santé, ou encore les français de Mistral AI qui espère colleter 100M€ pour faire émerger un acteur européen.
Les défis sont encore nombreux.
📰 Nvidia franchit la barre des 1.000 milliards de capitalisation boursière - Les Echos
📰 ChatGPT resumes service in Italy after adding privacy disclosures and controls - Techcrunch
📰 Intelligence artificielle : le Parlement européen veut mieux encadrer ChatGPT - Le Monde
📰 Intelligence artificielle : pourquoi le chatbot Bard de Google zappe la France et l’Union européenne - Le Parisien
📰 La tactique d’Adobe pour vous convaincre d’utiliser Firefly, son IA générative - 01 Net
📰 Hippocratic is building a large language model for healthcare - TechCrunch
📰 Mistral AI : cette startup française va-t-elle faire trembler ChatGPT ? - Presse-Citron
18 mois après son entrée en bourse, Babylon Health n’a pas trouvé d’équilibre financier et son action a plongé de 99%. L’avenir de l’ex-licorne anglaise de la santé est aujourd’hui en sursis, entre les mains du fonds AlbaCore. 📰 Sifted
Même si certaines insurtechs phares rencontrent de sérieuses difficultés, d’autres arrivent encore à renforcer leurs fonds tout en maintenant leur valorisation précédente. C’est le cas de l’insurtech asiatique Bolttech qui annonce une levée totale de 182M€ pour sa Series B, à 1,5Md€ de valorisation, et de l’insurtech germanique Wefox qui annonce 110M€ de levés à une valorisation inchangée de 4,5Md€. 📰 Techcrunch 📰 La Tribune de l’Assurance
La nouvelle Feuille de route du numérique en santé est lancée pour la période 2023-2026. Retrouvez ses 4 axes, 18 priorités et 65 objectifs. 🗒️ eSanté.gouv
La dernière étude de Newfund Exploring the power of the mind through brain-computer interface met le focus sur le potentiel de la “braintech”. 📈 DocSend
Le marché du capital-risque est toujours en déclin. Quelques analyses :
Market Update de Logan Bartlett (Redpoint Venture) 📈 GDoc
These 4 Charts Show That Slowly But Surely, Startup Funding Deal Sizes Are Shrinking de Crunchbase 📈 Crunchbase
6 Lessons From Being a Venture Capitalist During a Market Decline de Alan Feld (Vintage Investment Partners) 📃 LinkedIn
Dans le même temps, la demande d’investissement à impact ne fait que se renforcer, comme le souligne le dernier rapport du World Economic Forum Private Market Impact Investing: A Turning Point 🗒️ WEF
Dans A new VC agenda for Germany and Europe, Die Internet Economy Foundation souligne la nécessité de soutenir d’avantage l’émergence de grands fonds de capital-risque européens capable d’accompagner la croissance de nos champions continentaux, face aux US et à la Chine. 📈 IEF
Voilà pour ma rétrospective du mois. Pour être sur d’avoir le prochain numéro dans votre boite aux lettres, n’hésitez pas à vous inscrire :